Les médecins généralistes sont stressés

En 2000, 80% des médecins généralistes australiens avaient déjà recommandé la méditation à leurs patients, bien que seuls 30% d’entre eux avaient reçu un enseignement à ce sujet !

Selon une autre étude de 2005, 60% des médecins généralistes australiens auraient aimé posséder du matériel éducatif pour aider à la gestion du stress, et 28% des médecins avait été confronté à des niveaux élevés de stress. (Holt J, Mar CD. Psychological distress among GPs. Aust Fam Physician 2005;34:599–602.)

Dès 1998, un sondage national avait révélé qu’un médecin sur huit montrait des signes inquiétants de troubles liés au stress : 50% avaient envisagé de quitter leur lieu de travail actuel, 53% avaient pensé abandonner la pratique générale en raison du stress professionnel !

C’est sur ces bases que l’équipe du docteur Ramesh Manosha a mené son projet pour évaluer la faisabilité d’une formation des généralistes à une technique de méditation «Sahaja Yoga» qui se caractérise par l'expérience du silence mental.
Un séminaire de deux semaines a été organisé comportant :
- une leçon 1 heure sur le bien-être,
- une séance de 45 minutes sur la méditation
- des séances pratiques de méditation en groupe avec un professeur expérimenté.
Les généralistes avaient la possibilité de méditer à la maison deux fois par jour. Un test, le « Kessler Psychological Distress Scale, 10, ou K10 », a été effectué avant et après le séminaire afin d’évaluer leur expérience personnelle.

Le Kessler Psychological Distress Scale - 10 (K10)
Ce questionnaire est composé de 10 questions qui évaluent la détresse psychologique. Il a été utilisé dans un certain nombre d'enquêtes sur la santé des populations en Australie, et pour l'enquête nationale de santé et de bien-être utilisé en 2001. Le K10 permet d'identifier des segments de la population risquant de développer une maladie due au stress. Les catégories sont basées sur le travail de Andrews et Slade19 et comprennent «faible», «modéré», «élevé» et «très élevé». La dernière catégorie représente la portion de la population présentant des symptômes de la dépression clinique et d'anxiété, et qui auraient besoin d'une aide professionnelle.

Sur les 293 médecins généralistes qui ont participé au séminaire, 111 ont pratiqué chez eux la méditation. L'analyse a montré 46,3% des personnes appartenait au groupe de risques faibles au début du programme, contre 71,4% à la fin de ces deux semaines. Cela signifie que 21% des généralistes avait réussi à diminuer leur taux d’anxiété et de stress.
Les réactions ont été très positives : 98,8% des 151 répondants ont indiqué que leurs besoins d'apprentissage avait été entièrement (54%) ou partiellement (45%) réunis, et 97,5% que l'événement a été totalement (56,0%) ou partiellement (41,5% ) pertinents par rapport à leur pratique médicale.

En conclusion,on peut dire que le questionnaire Kessler 10 Scores indique que les médecins généralistes qui ont assisté à l'événement ont été confrontées à des niveaux élevés de détresse psychologique et que l'intervention a réussi à cibler les médecins généralistes qui avaient besoin d'assistance.

Par conséquent, la méditation a un potentiel considérable pour promouvoir la santé mentale et prévenir les détresses psychologiques d'intensité légère à modérée, et qui sont donc à risque de détérioration ultérieure.

Quelques références:
- Holt J, Mar CD. Psychological distress among GPs. Aust Fam Physician
2005;34:599–602.
- Schattner P, Coman G. The stress of metropolitan general practice. Med J Aust
1998;169:133–7.
- Riley G. Understanding the stresses and strains of being a doctor. Med J Aust
2004;181:350.
4- Cryer B, McCraty R, Childre D. Pull the plug on stress. Harvard Business Review
2003;81:118.
- Smith J. Relaxation, meditation, and mindfulness: A mental health practitioner’s
guide to new and traditional approaches. New York: Springer, 2005.

Publié par stop au stress

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le système nerveux autonome

Sans penser, j'existe, un livre sur la méditation