Le mal être, une réponse au besoin du mythe ?



« J’ai souvent vu que les hommes deviennent névrosés quand ils se contentent de réponses insuffisantes ou fausses aux questions de la vie. Ils cherchent situation, mariage, réputation, réussite extérieure et argent ; mais ils restent névrosés et malheureux, même quand ils ont atteint ce qu’ils cherchaient.

Ces hommes le plus souvent souffrent d’une trop grande étroitesse d’esprit. Leur vie n’a point de contenu suffisant, point de sens.
Quand ils peuvent se développer en une personnalité plus vaste, la névrose, d’ordinaire, cesse. C’est pourquoi l’idée de développement, d’évolution a eu chez moi, dès le début, la plus haute importance. …

…Parmi les malades dit névrotiques d’aujourd’hui, bon nombre, à des époques plus anciennes, ne seraient pas devenus névrosés, c’est-à-dire n’auraient pas été dissociés en eux-mêmes, s’ils avaient vécu en des temps et dans un milieu où l’homme était encore relié par le mythe au monde des ancêtres et par conséquent, à la nature vécue et non pas seulement vue du dehors ; la désunion avec eux-mêmes leur aurait été épargnée.

Il s’agit d’hommes qui ne supportent pas la perte du mythe, qui ne trouvent pas le chemin vers un monde purement extérieur, c’est-à-dire vers la conception du monde telle que la fournissent les sciences naturelles et qui ne peuvent davantage se satisfaire du jeu purement verbal de fantaisies intellectuelles, qui n’ont pas le moindre rapport avec la sagesse. »
C.G.Jung « Ma vie », première édition en français 1966, Folio, Gallimard
Publié par stop au stress

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